10 août 2025 - Étang des Planches et Village des Chats de Gouttières

« Aimer de façon originale » dit M. Pujol, mais qu’est-ce à dire ?
Ici, quelques-uns ont trouvé leur « façon originale » d’aimer. C’est précis, libre et créatif, en tous points bombé à l’acrylique… Marie-Jeanne et Jean-Jacques PUJOL ont trouvé la leur : 
- Aimer ses concitoyens, lorsque l’on s’investit à la mairie,
- Aimer les 320 habitants d’un hameau - qui malheureusement se dépeuple - c’est un pari majeur, jumelé à l’humour et à la compétence.

On y reviendra.

L’ÉTANG DES PLANCHES
Tout commence un dimanche matin avec l’accueil du groupe au bord de l’étang des Planches. Un petit étang comme il en existe beaucoup dans ce coin reculé des Combrailles. 

Baignades interdites ! sous un cagnard de canicule. Heureusement, pour faire le tour de l’étang, en guise de pré-apéritif, ça commence par un sous-bois de résineux où la température est plus fraîche.
Là aussi on y reviendra, pour le pique-nique.
 

Suit une large partie du parcours, en plein soleil, avec quelques représentants bien statiques et parfois géants : hibou, diables et elfes, tous montent la garde et posent là, étonnés eux-mêmes d’être dévisagés par ceux qu’ils observent, mine de rien.

 

Des coupes de bois à proximité ont donné des idées à des sculpteurs amateurs : dommage, aucune explication, peut-être est-ce prévu pour un peu plus tard…
Le soleil tape dur, tout le monde se retrouve dans le sous-bois. Un petit vent frais sous les arbres, l’installation de tous, confortablement : l’apéritif pourra enfin être honoré. Nos repas et quelques desserts généreusement offerts par nos accompagnateurs s’assortissent d’incessants bavardages.

LE VILLAGE DE GOUTTIÈRES
Nous avons un programme original pour l’après-midi. A 4 km de là, sied le village de Gouttières. Avec un nom pareil, quelques esprits originaux ont fait l’association avec les minous bien sûr : les « Chats de Gouttières » !
Trône bien en vue le premier d’entre eux, le plus connu : le Chat Botté. Son ample cape bleue, son chapeau prêt à couvrir le chef, ses bottes et sa ceinture de cuir plantent l’animal dans sa toute-puissance… et sa séduction ; une épée – tout de même - pointant l’éventuel adversaire.


Réalisée en 2019, par Rino - sur le pignon du « château Bottes » - la dimension de l’œuvre imposait l’échafaudage. L’artiste craignant la chaleur et plus encore les spectateurs qui pourraient le regarder peindre, celui-ci préféra travailler de nuit. Cela prit 3 semaines, une performance.
Si « tous les chats ne sont pas gris » à Gouttières, c’est grâce au talent d’une bande de copains graffeurs qui ont tous signé  de leur griffe…
Cofee, graffeur de son état, le fils de nos guides nommés plus haut, est artiste peintre autodidacte ayant galerie ouverte à Clermont-Ferrand. Ses 3 acolytes, aux styles bien trempés constituent la bande à Cofee : Rino, Topaz et Repy. Ils peuvent faire un travail en commun (Cat à Face) ou s’exprimer individuellement, pourvu que ce soit « chattement » : la présence du chat est impérative. 

De l’autre côté du village, la Chatte Bottée (toujours par Rino), toute de rose vêtue. Avec son compagnon, joueraient-ils les princes ? A Bruxelles, chacun sur sa place, le prince Albert n’est-il pas trop éloigné de son épouse Élisabeth, même s’ils se cherchent du regard ? 


HISTORIQUE DE LA CRÉATION
A l’entrée du village, le Grand Chat aux yeux verts, en bois sculpté, trône à côté de la mairie. Sa taille impressionne. 


 

Acheté au marché de Sainte-Christine, localité voisine, lors d’une fête annuelle du village, c’est lui qui le premier a pris place au village. Puis il a fait des « Petits » : 12 autres chats monumentaux imposent leur regard affûté, et plein d’autres, de taille plus modeste ou quasi miniatures, siègent qui sur un balcon, une boîte aux lettres, dans un jardin, etc…




 « Le Coin Propre » est orné de figurants au style plus actuel (styles récit graphique, BD ou manga…) que notre guide n’apprécie pas en tous points. Mais comme il le dit lui-même, « la démocratie doit l’emporter » ! Son choix s’oriente plutôt vers celui qui est dessiné sur le portail de Franck, son ami de toujours, devant lequel il prend la pose « chattement bien ».

Le « Coin Propre » où sont rangées les poubelles est le seul espace subventionné pour le travail d’illustration sur les panneaux encerclant le site.

Les Gouttiérauds sont partie prenante : quelles que soient leurs possibilités, c’est à la créativité de chacun qu’il revient d’orner « chattement » un panneau, une plaque de numéro de rue ou même l’enveloppe d’un rouleau de foin.


 PARTENARIAT TRIPARTITE
Rendre le village vivant et attractif, ça se mérite ! Il faut 3 partenaires qui, ensemble, signent une convention : 
    • la mairie donne l’autorisation,
    • le propriétaire du support (mur, portail, ou autre…),
    • et un artiste patenté. Ce dernier est défrayé, mais les 3 partenaires sont bénévoles. Aucun ne tire un bénéfice financier de sa participation « chattée ».

L’ENTRETIEN DES OEUVRES
En raison de l’usure du temps et des intempéries (pluies, soleil, apparition de salpêtre), ces œuvres nécessitent un entretien, environ tous les 3 ans. Quelques reprises ou retouches s’imposent pour leur bonne conservation et aussi pour la communication !

 

 

3 reportages TV, un autre dans la revue régionale « Massif », et une citation sur internet sur les « Sites à voir en Auvergne ». Des livres ont également commenté et relaté l’expérience de cette idée originale. Sans compter les commerces qui ont pu fleurir, comme le bottier et le restaurant « toujours heureux d’accueillir » le visiteur. 

La commune sera de la partie pour la manifestation des « Arts en fêtes », en juin 2026 : les artisans travailleront en démonstration, chaque visiteur pourra emporter un souvenir. Ne serait-ce qu’un ou plusieurs galets peints par Marie-Jeanne, respectant ce qui est devenu une tradition au village : « les Chats de Gouttières » n’ont pas fini de courir les rues.




 
Après la visite, nous nous sommes tous retrouvés devant la maison de la famille Pujol : c’est là que nous avons fait plus ample connaissance avec Cofee.

 
Merci à tous, on n’a pas fini de « chatter » (ah oui ! ne pas confondre avec l’autre chat !). 

A bientôt, pour une autre rencontre.

Lire également dans la rubrique "témoignages" les textes écrits par Monique D. sur cette sortie ainsi que le récit effectué par Claudine B. 






12 avril 2025 - Ancienne Maison Centrale

Désaffectée depuis 2016, l'ancienne prison de Riom, rouvrait ses portes, la première fois de son histoire en 2023, pour les Journées Européennes du Patrimoine. Depuis, ce lieu fermé et interdit d'accès par définition, la Maison Centrale reçoit du public, lors de visites guidées.

Nous y sommes reçus par une autre porte que l'entrée historique. Ce samedi-là, le temps pluvieux ajoute à la sensation d'oppression de l'endroit. L'imposant portail refermé, nous sommes cernés de grilles et de murs coiffés de barbelés…

Avant d’être une prison, le bâtiment était un monastère. Le couvent des Cordeliers a été édifié au milieu du XIVe siècle puis transformé en prison au début du XIXe siècle. Il deviendra ensuite une « Maison Centrale ». Son cloître est le seul cloître gothique complet en Auvergne. Entièrement en pierres de Volvic, il présente de belles proportions. L’ensemble de l’édifice est inscrit aux Monuments Historiques.


Très experte sur l'évolution des instances judiciaires et des dispositions pénitentiaires au fil de l'histoire, notre guide conférencière éveille les consciences, chez chacun, sur la complexité de l'éthique de nos sociétés face à la peine d'incarcération, la prison et ses conditions de détention... A Riom, nous sommes au cœur du sujet. L'ancienne capitale régionale, siège des juridictions royales a toujours eu des fonctions judiciaires avec sa Cour d'appel, sa Maison d'arrêt puis depuis 2015 un important Centre pénitentiaire.

Ici, les détenus purgeaient des peines pour crimes, trafics de drogue et affaires de viols et de mœurs en particulier. Il y avait 160 prisonniers et jusqu’à 120 personnels dont 90 surveillants. Considérés dangereux, à la Maison Centrale de Riom, les repris de justice étaient incarcérés en cellule individuelle...

La Maison Centrale révèle son passé chargé d’histoire et une architecture remarquable. Le grand bâtiment ancien abritait l’administration de la prison. Sa façade néo-classique en pierres de Volvic lui donne un caractère exceptionnel. Il est considéré comme l’un des plus beaux exemples de l’architecture pénitentiaire en France.

 

La Ville de Riom a des projets pour son ancien centre de détention. L'ancienne chapelle accueillera une Ecole d'ingénieurs à la transition écologique. Situé idéalement au cœur de la cité historique, l'ensemble serait aussi pressenti pour une Maison de santé, des logements et même une structure hôtelière ...

29 mars 2025 MUPOP, Musée de la Musique Populaire, à Montluçon

 

Les chauffeurs bénévoles et les minibus sont prêts, le covoiturage aussi bien calé, ce samedi, c'est visite de journée au MUPOP à Montluçon.
Le musée, à l'architecture contemporaine, est au cœur de la cité médiévale. Depuis 2013, il propose d'importantes collections d'instruments et d'objets musicaux. Vielles à roue et cornemuses avaient déjà fait la réputation de l'ancien musée du château de Montluçon.

 

Suivons la guide. Dès le matin, le parcours musical commence par le monde rural, berceau de la musique populaire. Les instruments rustiques et artisanaux accompagnaient les chants au cycle des saisons, des travaux des champs et des fêtes religieuses. Fifre, tambourin et galoubet en Provence ; cabrette et vielle à roue en Auvergne, chaque région a sa musique...


« Parmi ces instruments à vent quel est celui qui ne fait pas partie de la famille des Cuivres ? » demande notre guide. Pourtant ces instruments de fanfare sont tous du même métal ... hésitation, l'intrus est démasqué : « C'est le saxophone, car il fait partie des Bois. » Avec sa anche, il se classe aux côtés de la clarinette et du hautbois … La fanfare a pris ses couleurs sous la IIIe République, durant des décennies, elle a rythmé cérémonies, festivités et aujourd'hui encore, les défilés du 14 Juillet.


Fort d'archives d'époque et d'un « Parquet salon », un espace est dédié au Bal populaire dont l'histoire est l'épopée de ses instruments. Le bal à la musette tire son nom de la cabrette. Ce bal a été créé par les Auvergnats installés à la capitale pour faire danser la clientèle de leurs cafés. Dans les années 20, la « cornemuse » auvergnate a cédé sa place à l'accordéon des italiens. Le nom de musette marque l'identité du bal populaire et du style de jeu à l'accordéon. Puis, batterie et guitare électrique sont entrés dans la danse.


Juke-box et Scopitone, les années 60 marquent un tournant dans la musique populaire, la guitare électrique est l'instrument des nouvelles idoles. Le musette partage la piste avec les jeunes pour le twist et le rock’n’roll ...

Changement de décor, on monte le son dans les années 70-80. Les grands festivals rivalisent de vedettes et de grosses sonorisations. Le mur de pochettes de disques reflètent les genres musicaux en vogue, Pop, R'n'B, Hard-rock, Métal, Psychédélique, jazz-rock, Electro, Reggae, Disco ...


Après un repas convivial dans une salle prêtée du musée, nous avons visite libre l'après-midi. De remarquables collections d'instruments sont à découvrir ou à revoir. Casques audio sur les oreilles, chacun part à l'écoute de guitares, de cornemuses, d'accordéons, parmi les propositions du MUPOP.


Parmi des instruments insolites, il en est des plus émouvants. Dans les tranchées de la Première Guerre mondiale, des soldats ont fabriqué des instruments avec des objets ordinaires. Sur cette partition de 14-18, un violon avec une gourde ; un violon élaboré avec une boite à cigares et une mandoline faite du laiton de douilles d'obus.


L'exposition temporaire du MUPOP nous ouvre la mémoire de l'emblématique Golf Drouot. Cette salle parisienne était le temple des débuts du rock français. Nous plongeons de 1955 à 1967, avec les photos des concerts, des artistes et musiciens devenus célèbres. L'écran tactile est relié au juke-box et propose des albums légendaires, « Nous écoutions çà ensemble à notre rencontre » chacun y retrouve les chansons de sa jeunesse, « J'ai beaucoup dansé là-dessus ». Les souvenirs tournent ici en 45 tours au bon temps des yéyé ... 


Fin de notre tournée musicale, avant de suivre nos chauffeurs, arrêt sur image pour fixer l'ambiance de cette belle journée. Chacun gardant en tête, ces airs, ritournelles et refrains à l'écho de « Salut les Copains » !

7 mars 2025 - Exposition « Chine » au MARQ

 

Il fait beau, nous sommes au rendez-vous, ce vendredi au Musée d'Art Roger Quillot, lieu privilégié de régulières visites culturelles à chaque nouvelle exposition. Ce jour-là, avec les collections du Musée Guimet c'est la Chine qui est à l'honneur, la Chine de toujours, celle des arts et de la spiritualité.

 

Il s'agit de se déconnecter de la Chine d'aujourd'hui, de celle de la haute technologie et de la mondialisation. Avec notre guide, la Chine millénaire avec ses emblèmes impériaux, ses figures sacrées et ses objets d'exception nous convie à la découverte et à l'émerveillement...

 

Nous sommes surpris par une imposante tablette rituelle. « C'est du marbre ? » Cela y ressemble beaucoup « Non, c'est en jade, ici le jade est plus rare et difficile à tailler et polir », précise notre guide conférencière. Objet sacré, la tablette est associée à l'immortalité, à la puissance de la Terre et du Ciel... A côté, une remarquable statue retient l'attention. Être exemplaire de sagesse et de compassion, ce Bodhisattva incarne aussi le bouddhisme chinois.


Un magnifique bronze doré représente Laozi assis, plus connu sous le nom de Lao Tseu, fondateur du taoïsme. L'enseignement du Tao et sa pratique permet à l'adepte de trouver une liberté intérieure en suivant le mouvement naturel de l'univers.

 


L'art le plus sublime et emblématique de la Chine traditionnelle reste sa porcelaine. Chacun est ébahi devant les grands vases. Durant des siècles, les chinois ont été les maîtres incontestés et enviés de la porcelaine. Sur vases et assiettes les ornements de fleurs ou de personnages ont exigé plusieurs cuissons selon le décor et la couleur.

Qu'il soit brodé au fil d'or sur la soie d'une robe de mandarin ou peint autour d'un vase, le Dragon est une figure mythique de la tradition chinoise. Le Dragon est associé aux pouvoirs du ciel, de l'eau et de la prospérité, avec ses cinq griffes, il est la marque de l'empereur. Le Phénix est son pendant féminin.

 

Une installation nous immerge dans le jardin et le studio d'un lettré. L'érudit s'y retire au calme et se consacre à la musique, aux jeux de société, à la calligraphie et la peinture, les quatre disciplines classiques du lettré. Il collectionne aussi des objets précieux et raffinés. La calligraphie est en Chine le plus noble et plus profond des arts. Sa pratique exige une parfaite maîtrise de l'encre du pinceau et du geste …

Des surprenantes statuettes en terre cuite, très anciennes, représentent des dames de cour avec un raffinement esthétique, vestimentaire et culturel qui sont autant d'apanages traditionnels de la beauté.