12 avril 2025 - Ancienne Maison Centrale

Désaffectée depuis 2016, l'ancienne prison de Riom, rouvrait ses portes, la première fois de son histoire en 2023, pour les Journées Européennes du Patrimoine. Depuis, ce lieu fermé et interdit d'accès par définition, la Maison Centrale reçoit du public, lors de visites guidées.

Nous y sommes reçus par une autre porte que l'entrée historique. Ce samedi-là, le temps pluvieux ajoute à la sensation d'oppression de l'endroit. L'imposant portail refermé, nous sommes cernés de grilles et de murs coiffés de barbelés…

Avant d’être une prison, le bâtiment était un monastère. Le couvent des Cordeliers a été édifié au milieu du XIVe siècle puis transformé en prison au début du XIXe siècle. Il deviendra ensuite une « Maison Centrale ». Son cloître est le seul cloître gothique complet en Auvergne. Entièrement en pierres de Volvic, il présente de belles proportions. L’ensemble de l’édifice est inscrit aux Monuments Historiques.


Très experte sur l'évolution des instances judiciaires et des dispositions pénitentiaires au fil de l'histoire, notre guide conférencière éveille les consciences, chez chacun, sur la complexité de l'éthique de nos sociétés face à la peine d'incarcération, la prison et ses conditions de détention... A Riom, nous sommes au cœur du sujet. L'ancienne capitale régionale, siège des juridictions royales a toujours eu des fonctions judiciaires avec sa Cour d'appel, sa Maison d'arrêt puis depuis 2015 un important Centre pénitentiaire.

Ici, les détenus purgeaient des peines pour crimes, trafics de drogue et affaires de viols et de mœurs en particulier. Il y avait 160 prisonniers et jusqu’à 120 personnels dont 90 surveillants. Considérés dangereux, à la Maison Centrale de Riom, les repris de justice étaient incarcérés en cellule individuelle...

La Maison Centrale révèle son passé chargé d’histoire et une architecture remarquable. Le grand bâtiment ancien abritait l’administration de la prison. Sa façade néo-classique en pierres de Volvic lui donne un caractère exceptionnel. Il est considéré comme l’un des plus beaux exemples de l’architecture pénitentiaire en France.

 

La Ville de Riom a des projets pour son ancien centre de détention. L'ancienne chapelle accueillera une Ecole d'ingénieurs à la transition écologique. Situé idéalement au cœur de la cité historique, l'ensemble serait aussi pressenti pour une Maison de santé, des logements et même une structure hôtelière ...

29 mars 2025 MUPOP, Musée de la Musique Populaire, à Montluçon

 

Les chauffeurs bénévoles et les minibus sont prêts, le covoiturage aussi bien calé, ce samedi, c'est visite de journée au MUPOP à Montluçon.
Le musée, à l'architecture contemporaine, est au cœur de la cité médiévale. Depuis 2013, il propose d'importantes collections d'instruments et d'objets musicaux. Vielles à roue et cornemuses avaient déjà fait la réputation de l'ancien musée du château de Montluçon.

 

Suivons la guide. Dès le matin, le parcours musical commence par le monde rural, berceau de la musique populaire. Les instruments rustiques et artisanaux accompagnaient les chants au cycle des saisons, des travaux des champs et des fêtes religieuses. Fifre, tambourin et galoubet en Provence ; cabrette et vielle à roue en Auvergne, chaque région a sa musique...


« Parmi ces instruments à vent quel est celui qui ne fait pas partie de la famille des Cuivres ? » demande notre guide. Pourtant ces instruments de fanfare sont tous du même métal ... hésitation, l'intrus est démasqué : « C'est le saxophone, car il fait partie des Bois. » Avec sa anche, il se classe aux côtés de la clarinette et du hautbois … La fanfare a pris ses couleurs sous la IIIe République, durant des décennies, elle a rythmé cérémonies, festivités et aujourd'hui encore, les défilés du 14 Juillet.


Fort d'archives d'époque et d'un « Parquet salon », un espace est dédié au Bal populaire dont l'histoire est l'épopée de ses instruments. Le bal à la musette tire son nom de la cabrette. Ce bal a été créé par les Auvergnats installés à la capitale pour faire danser la clientèle de leurs cafés. Dans les années 20, la « cornemuse » auvergnate a cédé sa place à l'accordéon des italiens. Le nom de musette marque l'identité du bal populaire et du style de jeu à l'accordéon. Puis, batterie et guitare électrique sont entrés dans la danse.


Juke-box et Scopitone, les années 60 marquent un tournant dans la musique populaire, la guitare électrique est l'instrument des nouvelles idoles. Le musette partage la piste avec les jeunes pour le twist et le rock’n’roll ...

Changement de décor, on monte le son dans les années 70-80. Les grands festivals rivalisent de vedettes et de grosses sonorisations. Le mur de pochettes de disques reflètent les genres musicaux en vogue, Pop, R'n'B, Hard-rock, Métal, Psychédélique, jazz-rock, Electro, Reggae, Disco ...


Après un repas convivial dans une salle prêtée du musée, nous avons visite libre l'après-midi. De remarquables collections d'instruments sont à découvrir ou à revoir. Casques audio sur les oreilles, chacun part à l'écoute de guitares, de cornemuses, d'accordéons, parmi les propositions du MUPOP.


Parmi des instruments insolites, il en est des plus émouvants. Dans les tranchées de la Première Guerre mondiale, des soldats ont fabriqué des instruments avec des objets ordinaires. Sur cette partition de 14-18, un violon avec une gourde ; un violon élaboré avec une boite à cigares et une mandoline faite du laiton de douilles d'obus.


L'exposition temporaire du MUPOP nous ouvre la mémoire de l'emblématique Golf Drouot. Cette salle parisienne était le temple des débuts du rock français. Nous plongeons de 1955 à 1967, avec les photos des concerts, des artistes et musiciens devenus célèbres. L'écran tactile est relié au juke-box et propose des albums légendaires, « Nous écoutions çà ensemble à notre rencontre » chacun y retrouve les chansons de sa jeunesse, « J'ai beaucoup dansé là-dessus ». Les souvenirs tournent ici en 45 tours au bon temps des yéyé ... 


Fin de notre tournée musicale, avant de suivre nos chauffeurs, arrêt sur image pour fixer l'ambiance de cette belle journée. Chacun gardant en tête, ces airs, ritournelles et refrains à l'écho de « Salut les Copains » !

7 mars 2025 - Exposition « Chine » au MARQ

 

Il fait beau, nous sommes au rendez-vous, ce vendredi au Musée d'Art Roger Quillot, lieu privilégié de régulières visites culturelles à chaque nouvelle exposition. Ce jour-là, avec les collections du Musée Guimet c'est la Chine qui est à l'honneur, la Chine de toujours, celle des arts et de la spiritualité.

 

Il s'agit de se déconnecter de la Chine d'aujourd'hui, de celle de la haute technologie et de la mondialisation. Avec notre guide, la Chine millénaire avec ses emblèmes impériaux, ses figures sacrées et ses objets d'exception nous convie à la découverte et à l'émerveillement...

 

Nous sommes surpris par une imposante tablette rituelle. « C'est du marbre ? » Cela y ressemble beaucoup « Non, c'est en jade, ici le jade est plus rare et difficile à tailler et polir », précise notre guide conférencière. Objet sacré, la tablette est associée à l'immortalité, à la puissance de la Terre et du Ciel... A côté, une remarquable statue retient l'attention. Être exemplaire de sagesse et de compassion, ce Bodhisattva incarne aussi le bouddhisme chinois.


Un magnifique bronze doré représente Laozi assis, plus connu sous le nom de Lao Tseu, fondateur du taoïsme. L'enseignement du Tao et sa pratique permet à l'adepte de trouver une liberté intérieure en suivant le mouvement naturel de l'univers.

 


L'art le plus sublime et emblématique de la Chine traditionnelle reste sa porcelaine. Chacun est ébahi devant les grands vases. Durant des siècles, les chinois ont été les maîtres incontestés et enviés de la porcelaine. Sur vases et assiettes les ornements de fleurs ou de personnages ont exigé plusieurs cuissons selon le décor et la couleur.

Qu'il soit brodé au fil d'or sur la soie d'une robe de mandarin ou peint autour d'un vase, le Dragon est une figure mythique de la tradition chinoise. Le Dragon est associé aux pouvoirs du ciel, de l'eau et de la prospérité, avec ses cinq griffes, il est la marque de l'empereur. Le Phénix est son pendant féminin.

 

Une installation nous immerge dans le jardin et le studio d'un lettré. L'érudit s'y retire au calme et se consacre à la musique, aux jeux de société, à la calligraphie et la peinture, les quatre disciplines classiques du lettré. Il collectionne aussi des objets précieux et raffinés. La calligraphie est en Chine le plus noble et plus profond des arts. Sa pratique exige une parfaite maîtrise de l'encre du pinceau et du geste …

Des surprenantes statuettes en terre cuite, très anciennes, représentent des dames de cour avec un raffinement esthétique, vestimentaire et culturel qui sont autant d'apanages traditionnels de la beauté.

14 février 2025 - Exposition design « Double paradiso » à Riom

 

Ce vendredi 14 février, nous voici à Riom pour une visite immersive dans l'œuvre des plus insolites du célèbre designer italien Matteo Cibic. L'histoire commence dans la cour du Musée Mandet, deux grandes statues « gonflables » nous reçoivent dans l'univers du créateur. A la place des têtes des personnages, des vasques invitent à faire fleurir les idées !


L'Acte 1 de l'exposition ouvre sur un jardin de divertissement au pays des rêves, des désirs et des péchés. Nous sommes 24, accueillis par une guide et le stupéfiant buste d'un personnage au très long nez. Le designer s'est inspiré des décors oniriques italiens du 16e siècle pour la chemise de son Pinocchio à la tête futuriste.

 


De surprises en étonnements, nous découvrons l'imaginaire de Matteo Cibic. Avec ses créations il jette des ponts entre hier, aujourd'hui et sa vision de demain. La « galerie des nez » nous offre une relecture de la poterie avec « Vaso Naso ».

De créations en créatures fantastiques Matteo Cibic franchit le mur de la réalité. Ses animaux féeriques nous auront à l’œil durant toute la visite ! Nous voici littéralement absorbés dans son univers.

Pour notre curiosité, sur sa large palette d'arts décoratifs, le designer a invité céramique, verre, bas-reliefs, décors, statues... Avec lui, les fleurs de verre poussent sous cloche et plus loin nous sommes interpellés par des vases sophistiqués qui sont des verres pour boire...

 


Le blanc du marbre de bas-reliefs à l'antique attire l'attention de chacun, entre des arbres d'art textile. L'auteur réinterprète ici une peinture classique inspirée de la mythologie.

Ici et là, Matteo Cibic a dressé la table de délices coupables pour rappeler aux visiteurs la tentation du péché. Nous tournons alors nos regards vers une imposante cape que l'on jurerait en bronze.

 

Au Musée Régional d'Auvergne, il y a un loup ! Acte 2, le designer se fait scénographe pour revisiter « Le petit chaperon rouge ». Le célèbre conte nous revient alors dans tous ses détails.

 

A nos oreilles, la version de l'écrivain régionaliste Henri Pourrat y trouve là toute sa saveur dans ces intérieurs traditionnels auvergnats. Un goût de fantastique se mêle à l'histoire avec les créatures omniprésentes de Matteo Cibic.

26 Janvier 2025 – Un après-midi sous le signe de l’Arménie

Un rendez-vous est donné ce dimanche 26 janvier dans la salle Chanteranne pour assister à la projection d’un diaporama sur l’Arménie.

 

Notre ami Jean nous présente ce petit pays du Caucase peuplé d'à peine 3 millions d'habitants, situé aux confins de l’Europe et de l’Asie. 

 

Après avoir évoqué, devant un auditoire très attentif, l’histoire tragique du peuple arménien marquée par le génocide dont le centenaire a été commémoré en 2015, Jean nous entraîne dans un voyage à travers les paysages montagneux de l’Arménie et ses multiples sites religieux, ce petit pays ayant été l’un des premiers royaumes chrétiens du monde.

Au fil des photos qui sont projetées, nous découvrons le monastère de Khor Virap qui offre un panorama splendide avec en arrière-plan, le mont Ararat,

Puis le monastère Haghartsine construit dans un site pittoresque, un des plus beaux ensembles monastiques médiévaux d’Arménie mais encore beaucoup d’autres églises et monastères situés dans des endroits spectaculaires, perchés sur des éperons rocheux, érigés sur des iles au milieu d’un lac, ou construits à même la roche. Nous découvrons également des forteresses, des villages troglodytes et des caravansérails qui témoignent de la richesse patrimoniale de l’Arménie.

 

Une courte vidéo nous montre ensuite le processus de fabrication du pain traditionnel arménien appelé « le lavash » : la pâte, simplement composée de farine de blé et d’eau, est pétrie puis divisée en boules qui sont étalées en fines couches puis étirées sur un moule spécial ressemblant à un traversin. Celles-ci sont ensuite appliquées contre la paroi du four traditionnel en forme conique. Trente secondes à une minute plus tard, le pain cuit est décollé de la paroi du four.

Puis c’est avec une grande sérénité et beaucoup de plaisir que nous écoutons Jean interpréter «Ari Im Sokhag», une berceuse arménienne qui raconte l’histoire d’une maman essayant d’endormir son fils avec les chants des oiseaux.

 

Et quelle surprise lorsque notre ami Georges propose à son tour d’interpréter en arménien un chant liturgique composé par le prêtre apostolique Komidas mondialement connu pour son immense œuvre musicale

L’après-midi se termine dans une ambiance festive et très chaleureuse autour de la galette des rois.