15 octobre 2022 - Eglise Sainte-Anne et les Grands Thermes à Châtel-Guyon

 C’est l’automne. Grand soleil et vent qui balaye la colline du Calvaire et alentours. Un petit groupe de fidèles à nos rendez-vous se retrouve devant l’église Sainte-Anne de Châtel-Guyon ; le vent encourage à y rentrer au plus vite.

Juste le temps pour notre guide Pascal Piéra, de pouvoir évoquer la construction de l’édifice dont les pierres proviennent d’un ancien château démantelé (d’après une gravure du 13ème siècle). Tout ceci, en 1845.

 

Poussons la porte de l’église à l’apparence extérieure bien « ordinaire ». Là, c’est la surprise, la stupéfaction, même pour ceux qui connaissent l’existence de ces lieux sans y avoir jamais pénétré. L’intérieur n’est pas très lumineux.

La lumière de l’extérieur traverse les vitraux - de facture abstraite - réalisés par l’artiste suisse Yoki (décédé en 2012). Il réalise ces vitraux en 1958 dans le noble matériau qu’est le cristal de Baccarat. C’est un surcoût important par rapport au verre ordinaire ! Pour y pallier, il pourra y avoir jusqu’à 4 ou 5 offices par jour dont les quêtes rapporteront de précieux subsides.

 

Il y a une volonté délibérée dans ce contraste graphique résolument moderne des vitraux avec les fresques, relevant elles-mêmes d’un traitement plutôt fouillé dans les détails. Sans compter la performance de son élaboration. Allumons les éclairages.

Soit 900 m2 de fresques aux couleurs chaudes reprenant les événements décrits dans l’Ancien et le Nouveau Testament.

Les fresques sont réalisées par Nicolaï Greschny, estonien d’origine. Sa famille, très religieuse, vénère les icônes très communément présentes dans le rite orthodoxe.

 


Il installe un échafaudage ambulant qui améliore sa mobilité, laquelle permet à l’artiste de réaliser son œuvre en… 63 jours ! Il travaille sans modèle et seul.

Depuis le pigment devant être déposé sur un enduit frais - pour que la couleur résiste au temps qui passe - jusqu’à l’élaboration du dessin, la technique exige une grande habileté et une grande maîtrise du dessin. L’imprégnation du pigment et le séchage sont si rapides qu’une moindre retouche est inenvisageable.

A la reprise des thèmes de l’Ancien et le Nouveau Testament, l’artiste y apporte une touche d’humour particulière : lui-même se représente, ainsi que des habitants de Châtel dans certaines scènes (enfant, prêtre et derrière un évêque), ce qui rend l’ensemble très original.

Notre guide nous décrit et commente chaque scène. Au fur et à mesure, chacun se déplace pour mieux apprécier des épisodes très explicites.

Nous ressortons, émerveillés de cette visite qui va se prolonger dans un tout autre décor : celui des Thermes.

 

L’établissement des Grands Thermes est construit de 1904 à 1906. Les eaux, riches en magnésium, sont rapidement célèbres, classées au 6ème rang des stations thermales de l’Europe. Les Thermes sont fréquentés par des personnalités diverses, dont Guy de Maupassant qui en vantera les mérites dans quelques romans.

C’est l’architecte Benjamin Chaussemiche, prix de Rome, qui en a conçu les plans. Il est également l’auteur d’édifices connus tels la gare d’Orsay à Paris, aujourd’hui devenu musée accueillant de grandes expositions. Les Grands Thermes sont revus en  1908 par l’architecte Edouard Niermans, lui-même créateur du Casino de Paris, du Moulin Rouge et du Negresco à Nice.

 


L’établissement était divisé en deux parties : l’une pour les dames, l’autre pour les messieurs. L’entrée dans le bâtiment central  est richement décoré de faïences polychromes, avec référence à l’architecture antique et à l’art roman auvergnat qui, par son aspect de pérennité, vient « cautionner » les bienfaits de la cure.

Il est aujourd’hui fermé, devenu vétuste faute d’entretien. Depuis 2019, un autre complexe très moderne est implanté un peu à l’écart du centre de l’agglomération.

 

 Après ces deux visites impressionnantes, un petit verre de l’amitié et chacun prend le chemin du retour. Très belle journée partagée.
 
 

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6 juillet 2022 - Une journée au lac Chambon

C’était une belle idée que de nous proposer un pique-nique sur la plage du Lac Chambon. Merci à tous les bénévoles d’Handilettante de nous avoir entrainés dans cette magnifique découverte qu’est le TARTARET. A l’heure du rendez-vous mes amis PMR sont venus partager un repas en plein air. La Covid 19 nous a privés de la présence de quelques-uns et nous a confortés dans nos attitudes toujours préventives. Pour nous PMR, la soif d’instants dans la nature est d’autant plus forte que ce fléau nous isole et nous enferme plus encore car il détruit peu à peu le relationnel 

 

Après avoir assouvi nos appétits de nourriture, d’échanges amicaux et la joie de nous retrouver, nous sommes partis sur le chemin du pourtour du Lac en compagnie de nos guides Nicolas et Bertrand. Les fauteuils roulants sont divers, manuels ou électriques comme celui de Sophie reçu la veille. Elle le maîtrise déjà très bien malgré un petit enlisement dans une zone sableuse, l’aide est venue rapidement.

 

Chemin faisant nous parlons géologie, géographie, légendes, botanique, arboriculture…J’ai ainsi découvert que Le lac n’aurait sans doute jamais existé sans l’éruption tardive du Tartaret, qui fait partie des plus récentes formations volcaniques d’Auvergne. Nicolas est un enfant du pays, et nous fait partager l’évolution du site telle qu’il l’a vu de ses propres yeux au fil du temps. Peut-on imaginer que ce si beau Lac puisse disparaître un jour? Et pourtant il se comble peu à peu. 

 

Nous voilà maintenant dans l’aulnaie, que nous traversons sur les caillebotis. Les couleurs, la lumière et l’ombre enchantent le regard, les oiseaux chantent à notre approche. C’est un lieu magique qui nous invite à la rêverie. 

 

Nous constatons que nos remarques auprès du département lors de notre AG, ont été prises en compte. Les caillebotis ont été remis au niveau du sol et notre passage en fauteuil est confortable. Moi je déambule en poussant mon fauteuil, sans effort, avant de me rasseoir.  Quel bonheur d’être là, ensemble ! Un moment de vie, une profonde respiration.

 

A la fin du parcours nous nous poserons un moment sur l’autre rive du Lac pour observer un autre angle du site, avant que les véhicules nous prennent en charge pour le retour.

Au nom des PMR, merci à tous ceux qui nous ont permis de profiter de cet instant. Nous garderons le souvenir d’une journée remplie d’émotion, d’attention les uns pour les autres, de reconnaissance pour tous les bénévoles.

Un moment qu’il faut mettre en écrit  pour y revenir en attendant patiemment la prochaine sortie.

Et pour en savoir plus.....


 





 

8 avril 2022 - Dans le vieux Clermont

 Notre petit groupe s’est donné rendez-vous devant le 4 rue Pascal (ancienne rue des Nobles) pour la visite de l’hôtel particulier de Chazerat construit au XVIII siècle. Occupé par son propriétaire Antoine de Chazerat jusqu’à la Révolution, il a ensuite été vendu comme bien National et racheté par la ville de Clermont pour y installer ses services administratifs.
Récupéré par son propriétaire en 1806 jusqu’à son décès, il a par la suite abrité l'Évêché jusqu’à la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat. Après diverses affectations, il abrite aujourd’hui la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC).

 


 Derrière un imposant portail, la visite s’ouvre sur une remarquable cour d’honneur pavée de forme ovale, aux murs en pierre de Volvic ponctués de pilastres cannelés et surmontés d’une balustrade. L’édifice en lui-même est constitué, à l’origine, du rez-de-chaussée  occupé par le propriétaire et les siens

 


 Au rez-de-chaussée, nous avons visité

- le grand salon de compagnie aux portes surmontées  de bas-reliefs qui représentent les 4 saisons, 

 


 -la terrasse avec vue sur la façade postérieure de l’hôtel.

 

-le vestibule circulaire peint en trompe-l’œil.

 

De là, nous nous sommes rendus rue du Port visiter la Basilique Notre Dame du Port.
Chef d’œuvre de l’Art Roman, sur le parcours des Chemins de St-Jacques de Compostelle en France, elle est entrée au Patrimoine Mondial de l’UNESCO depuis 1998. Elle a subi des réaménagements au fil des siècles suite à divers événements (séismes au XVe siècle, Révolution et affluence des visiteurs…)

 



 

 A l’extérieur, nous avons pu admirer
-le tympan du portail sud sculpté de scènes de la vie du Christ
-le chevet pyramidal de l’église orné de rosaces avec ses toits à différents niveaux abritant des chapelles.

 


 A l’intérieur nous avons remonté la nef jusqu’au chœur avec une attention particulière portée
-aux chapiteaux sculptés de feuillages ou de scènes de la foi chrétienne 
-ainsi qu'aux vitraux.

 

 Certains d’entre nous ont pu visiter la crypte, en contrebas, où se trouve la statue de la Vierge noire célébrée tous les ans au mois de mai par de nombreux fidèles.