Samedi 27 septembre : Festival « Jours de Lumières »

 

Le festival « jours de lumière, créé en 1999, a lieu tous les deux ans à Saint Saturnin, un village situé à une vingtaine de kilomètres au sud de Clermont. Il s’agit d’un festival d’art contemporain qui accueille une trentaine d’artistes de renom national et international (céramistes, sculpteurs, peintres, verriers, créateurs numériques). Le thème change chaque année et pour cette 14ème édition, c’est le Feu qui a été retenu comme fil conducteur.

Pendant 3 jours, plusieurs milliers de festivaliers envahissent les ruelles et les places de ce petit village médiéval plein de charme, dominé par son église romane du 12ème siècle et son château royal du 13ème siècle, fief de la famille de la Tour d’Auvergne.

 


Ce samedi matin 27 septembre, à notre arrivée sur le parking réservé aux PMR où le rendez-vous a été fixé, nous sommes reçus très chaleureusement par des membres de l’association AMOS, organisatrice du festival. Répartis en 2 groupes, nous sommes immédiatement pris en charge par des guides bénévoles qui pendant, environ une heure et demie, vont nous accompagner sur des lieux d’exposition assez accessibles pour des personnes en fauteuil car, malheureusement pour nous, ils ne le sont pas tous… En effet - et c’est ce qui fait la spécificité de ce festival - de nombreux habitants ouvrent leurs portes pour accueillir chez eux des expositions en transformant ce qui est habituellement une salle de séjour, un garage, une grange ou une cave…..et bien sûr, ce sont beaucoup d’escaliers à monter et à descendre dans ces anciennes maisons vigneronnes.


 

Nous découvrons d’abord plusieurs toiles de Christian Jaccard, un artiste qui s’est fait connaître dans les années 70 en faisant du feu l’un des éléments essentiels de son œuvre. Les pinceaux et crayons sont remplacés par des mèches à combustion lente qui altèrent les supports et calcinent leurs textures (métaux, toiles, bois, papiers). L’artiste étant accaparé par d’autres visiteurs, nous ne pouvons pas l’interroger sur cette étonnante technique mais nous en saurons un peu plus lors de sa conférence sur les toiles calcinées à laquelle il est prévu que nous assistions dans le courant de l’après-midi.

 

Puis c’est la rencontre avec Richard Dubure un artiste peintre autodidacte au style unique, qui nous présente quelques-unes de ses œuvres peintes à l’huile aux nombreux pigments colorés. Des couleurs ardentes dansent sur la toile évoquant l’énergie pure et l’intensité d’un instant éphémère.

Un peu plus loin, nous nous émerveillons devant le travail de Valérie Franchini qui, depuis une vingtaine d’années, se consacre plus spécialement au verre. Ses œuvres sont d’une étrange complexité entre pesanteur et légèreté où verre et métal s’entremêlent.

 

Quelques pas de plus et nous voici immergés dans un autre univers, celui de Christophe Mirande, artiste plasticien et émailleur qui se nourrit de la thématique du feu pour présenter des œuvres avec des matières puissantes (émail, métal, zinc). Proche du cristal par sa brillance, l’émail doit aux cuissons successives dans un four à 900 degrés, l’intensité de ses couleurs, leur velouté et leur durabilité.

Enfin comment ne pas être fascinés par la fluorescence des œuvres d’Yves Braun que nous découvrons au terme de notre parcours ?

Le festival «  jours de Lumières », c’est aussi des animations avec des comédiens, des chanteurs, des musiciens, en déambulation pendant toute la durée du festival et c’est ainsi que le duo de handpan nous a bercés, l’instant d’une courte pause, de notes de rêve et de douceur.

Après avoir pique-niqué, confortablement assis sous un barnum installé et réservé spécialement pour notre groupe, nous nous transportons tout en haut du village, pour assister à l’église au concert de Gospel de Fabienne Della-Moniqua. Nous vibrons au son de sa voix chaude et puissante ; le temps est comme suspendu ! Nous avons envie de chanter, nous avons envie de danser….mais c’est déjà la fin et il nous faut vite retourner en bas du village où nous sommes attendus sous le chapiteau pour la conférence de Christian Jaccard. Quel programme !

 

Ce fut une journée intense et très enrichissante. Une expérience unique !

 

Voir aussi dans la rubrique « témoignages » les textes écrits par Evelyne et Monique.

10 mai 2025 - Centre historique du Monde Sapeur-Pompier, à Thiers

 

 

Rendez-vous devant un hangar dans la zone industrielle de Thiers... Nous sommes au Centre historique du Monde Sapeur-Pompier, un musée à nul autre pareil en Auvergne. Didier Lambert nous accueille, il est le fondateur et président de ce site d'exception géré par l'association E.F.M.A. (European Firefighters Museum Association) qui présente une importante collection de tenues, matériels, véhicules et équipements de pompiers.

 

Pourquoi le nom de sapeur-pompier ? La question est sur toutes les lèvres, Didier Lambert nous éclaire, le nom de pompier vient des « gardes pompes ». Des hommes devaient s'occuper des pompes. Autrefois représenté avec une hache, le pompier était chargé d'abattre des pans de bois des maisons pour éviter que le feu se propage. Il sapait autour pour contenir l'incendie, d'où le nom de sapeur. 

 


« Les premières pompes à bras sont arrivées de Hollande sous Louis XIV » Ces pompes à bras étaient alimentées en eau par une chaîne humaine avec des seaux remplis à la rivière ou à la fontaine. Grâce à l'apparition des premiers tuyaux en cuir riveté puis des pompes capables d'aspirer l'eau, la lutte contre le feu a gagné en sécurité. Les pompiers pouvaient intervenir encore plus loin des flammes avec le progrès des lances et des tuyaux en toile. 

 Les pompes à vapeur sont venus d'Angleterre, plus puissantes leurs lances projetaient l'eau plus loin sur le feu. Ce matériel était toujours tiré par des chevaux. Pour partir très rapidement en opération sans épuiser l'attelage, les remises étaient en pente et les roues étaient calées. « On décale ! Lançait alors le chef de corps au départ de l'intervention. Le mot «décaler » pour partir vite, hérité du jargon des pompiers, est entré dans le vocabulaire courant... 

Avec l'arrivée de l'automobile, la pompe était animée par le moteur du véhicule. Dans les années 20, les pompiers disposaient ainsi de « l'autopompe » rapide et efficace pour l'époque. La remarquable Ford T rallongée du musée a appartenu à Oliver Hardy du légendaire duo burlesque « Laurel et Hardy » des grandes heures du cinéma. Cette Ford T de pompiers aura figuré dans d'inoubliables séquences.

Pour couvrir le bruit des rues et se faire entendre de loin, les pompiers ont eu recours à un puissant piston à deux cornets d'où la célèbre sirène à deux tons « Pin Pon » signal de l'arrivée des pompiers. Ce système a été plus retentissant que le klaxon des véhicules d'incendie et de la cloche héritée du moyen-âge quand croyances et traditions en imposaient l'usage. 

Pendant la seconde guerre mondiale, pour les pompiers, le rouge n'était pas de rigueur selon les corps d'armée. En gris, un engin américain est à la couleur de son unité et moins repérable par l'ennemi. A Londres, sous les bombardements, des femmes ont remplacé les pompiers avec des équipements de fortune ... 

« J'ai commencé à collectionner quand j'avais 16 ans, dès que je suis devenu sapeur- pompier volontaire » Didier Lambert nous dévoile des connaissances encyclopédiques mais son propos reflète tout un vécu, sa passion communicative nous entraîne dans l'univers pompier. Il connaît tout des 45000 pièces exposées, du moindre casque jusqu'au camion de 14 mètres...

Dans le musée, tous les véhicules sont rouges sauf les premières pompes. Vers 1860 le matériel pompier était encore vert et noir aux couleurs de l'Armée de Terre. Le rouge vermillon est apparu à cette période avec les premières pompes à vapeur importées d'Angleterre. Depuis, plus vif et voyant, ce rouge vermillon a été adopté par les pompiers pour tous les matériels. Le rouge est aujourd'hui la couleur universelle de tous les pompiers du monde.


Statuettes et trophées de sapeur-pompiers sont à l'image de leurs devises « Sauver ou périr » pour les Pompiers de Paris ; « Courage et dévouement » pour toutes les brigades. Le pompier est représenté un enfant dans les bras. Lors d'un sinistre, les personnes passent avant les biens « Il n'y a pas de mission impossible quand il s'agit de sauver une vie ».
 A la fin de la visite, autour de notre amical goûter, nous partageons une admiration encore plus grande pour l'aventure humaine des sapeur-pompiers ...