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LA MINE
C’est
une belle journée de printemps qui commence. Belle lumière claire du matin,
fraîcheur qui va se lever, le car stationné attend ses passagers.
En bon ordre, le groupe va
s’installer. La plateforme élévatrice qui permet de se hisser vers les sièges
facilite tellement les transferts.
En route pour 2 petites
heures le long des champs, tous verts confondus : vert frais, vert
prairie, vert tendre des bourgeons et toutes nouvelles petites feuilles. Sur
fond bleu clair du ciel et ruban gris de la route.
A Noyant, la première
rencontre, c’est avec un groupe qui pratique l’échange : pas d’argent, que
du troc.
Ce matin, des godets remplis de terre avec des semis à peine levés, des herbes sauvages (euphorbes, thym…). C’est une population cosmopolite mêlée d’autochtones et de rapatriés d’Indochine. [Si vous voulez en savoir + 1]. Ils sont installés près du carreau de la mine.
Ce matin, des godets remplis de terre avec des semis à peine levés, des herbes sauvages (euphorbes, thym…). C’est une population cosmopolite mêlée d’autochtones et de rapatriés d’Indochine. [Si vous voulez en savoir + 1]. Ils sont installés près du carreau de la mine.
Un petit train jaune (anciens wagonnets pour le charbon) attend ses voyageurs pour se bringuebaler 10 minutes sur de minces rails qui font le tour du « carreau » de la mine. D’énormes masses de métal (roues, véhicules, locomotives, machines d’extraction, cages d’ascenseur…) sont disposés « sur le carreau », vrai cimetière de rouille qui n’ensevelit pas ces témoins de ferraille
il faut transmettre
l’histoire des hommes qui ont fait fonctionner ces roues gigantesques, et
autres tapis métalliques, pour transporter le charbon trié… par les femmes.
Au
début de la visite, une vidéo présente l’origine du charbon : sa
formation, faite de végétaux accumulés, recouverts d’eau, puis se tassant ;
et le cycle sans fin répété, créateur de filon - ou « ruban » - parcourant
des régions entières.
Le dur labeur physique, les évolutions
techniques vont façonner un monde souterrain dur et cruel parfois, pour les
animaux comme pour les hommes. [Si vous voulez ensavoir + 2].
Signe
distinctif du site : à 30
mètres de hauteur s’élève le chevalement en béton qui fait la transition entre la galerie et
l’air libre.
Il est le seul en France, les autres sont en métal – et dû à Eugène Freyssinet, ingénieur contemporain d’Eiffel.
Il est le seul en France, les autres sont en métal – et dû à Eugène Freyssinet, ingénieur contemporain d’Eiffel.
Machines
d’extraction à pointes de tungstène
, locomotives, le CT 12000 de 37 tonnes, cages d’ascenseurs
, la boulonneuse, le chargeur-catapulte qui bascule pour décharger son godet de charbon, le « tue-mineurs », tous ces matériels gisent là.
, locomotives, le CT 12000 de 37 tonnes, cages d’ascenseurs
, la boulonneuse, le chargeur-catapulte qui bascule pour décharger son godet de charbon, le « tue-mineurs », tous ces matériels gisent là.
Le
tue-mineurs porte bien son nom :
des fonctions qui s’enchaînent par la mécanisation des tâches, ça supprime les postes de travail éreintant. Le progrès a libéré l’homme des tâches les plus pénibles, mais les conséquences sociales pourraient fort bien être comparées à celles que nous connaissons aujourd’hui. (En 1949, il n’y avait plus aucun mineur à Noyant. Le village se dépeuple rapidement et tombe à 750 habitants).
des fonctions qui s’enchaînent par la mécanisation des tâches, ça supprime les postes de travail éreintant. Le progrès a libéré l’homme des tâches les plus pénibles, mais les conséquences sociales pourraient fort bien être comparées à celles que nous connaissons aujourd’hui. (En 1949, il n’y avait plus aucun mineur à Noyant. Le village se dépeuple rapidement et tombe à 750 habitants).
Le travail du mineur obéit à des
fonctions bien cadrées dont les vocables sont tout aussi expressifs :
le boutefeu, c’est lui qui fait avancer la galerie, il perfore la
roche, positionne les explosifs. Quand l’explosion se produit, c’est comme un
« coup de bouchon » ;
le piqueur, qui progresse accroupi ou allongé. Souvent il est
malade de la silicose.
Plus tard ce travail sera exécuté par une roue à pointes de
carbure de tungstène qui écorche la roche ; le tapeur sera remplacé par le marteau-piqueur ;
le chargeur sera remplacé par le tapis roulant ;
les trieuses : ce sont les femmes (et aussi les enfants à
partir de 13 ans) qui vont trier le charbon à la sortie de la mine. Pour se chauffer
gratuitement, elles envoient leurs enfants, la nuit, ramasser ce qui n’a pas
été pris par la machine.
Toutes
les tâches se complètent, et pour sa
sécurité, le mineur porte son casque
. (avec ses transformations : au début en feutre, puis en aluminium, enfin en plastique avec 2 coques), la frontale (lampe qui verra plusieurs évolutions),
les jambières métalliques
, sa plaque avec son numéro l’identifiant,
laquelle, si elle ne retrouve pas sa place à la fin du temps de travail, donne l’alerte. Tout concourt à la prévention des risques (au maximum des techniques du moment), le plus souvent mortels.
. (avec ses transformations : au début en feutre, puis en aluminium, enfin en plastique avec 2 coques), la frontale (lampe qui verra plusieurs évolutions),
les jambières métalliques
, sa plaque avec son numéro l’identifiant,
laquelle, si elle ne retrouve pas sa place à la fin du temps de travail, donne l’alerte. Tout concourt à la prévention des risques (au maximum des techniques du moment), le plus souvent mortels.
Les
principaux dangers sont de trois ordres :
- le « grisou », le
mieux connu de tous : l’explosion du gaz méthane retenu dans un filon,
- l’inondation : la mine s’est formée, au fil des millénaires,
sur un marécage avec tassements successifs,
- l’éboulement : fatal si la galerie est insuffisamment
étayée ; il peut survenir sous la pression énorme du gaz.
Pour tester la sécurité, on pouvait envoyer un condamné à mort équipé de bougies ; celui-ci ressortirait libre si le test était satisfaisant. On pouvait aussi le remplacer par un canari qui, avant de mourir, chante/hurle très très fort. Les gaz toxiques sont évacués par une colonne bruyante (100 décibels, soit l’équivalent du bruit d’un moteur d’avion).
Pour tester la sécurité, on pouvait envoyer un condamné à mort équipé de bougies ; celui-ci ressortirait libre si le test était satisfaisant. On pouvait aussi le remplacer par un canari qui, avant de mourir, chante/hurle très très fort. Les gaz toxiques sont évacués par une colonne bruyante (100 décibels, soit l’équivalent du bruit d’un moteur d’avion).
La mine de Noyant connut 2
catastrophes fatales aux mineurs :
-
La première, avant la
Deuxième Guerre mondiale, suite à un important
incendie : restés coincés sous
la roche, aucun secours ne pouvait les atteindre
dans un délai raisonnable.
-
La deuxième, avec un groupe de 30 mineurs, ne vit que 17 survivants ayant
résisté pendant 40 jours sans aucun
aliment.
Après
la guerre, le puits fut fermé, noyé, puis rebouché avec le terril et entouré de
2500 briques pour sécuriser l’ensemble. L’eau conservant son niveau empêche les
éboulements.
Les crochets montent et descendent, eux-mêmes fixés au bout d’une corde : en position basse pour la pose et la récupération des vêtements, et en position haute pour les préserver. Dans les mines, les rats couraient partout, les vêtements « pendus » n’étaient pas endommagés ; d’autre part, si un vêtement était lavé en même temps que le mineur prenait sa douche, il pouvait sécher en hauteur, prêt pour le lendemain matin.
A
l’issue de cette belle visite, nous sommes allés voir une entrée de galerie,
située au niveau du sol, reconstituée par les bénévoles de l’association « Les
amis de la mine de Noyant » qui veut faire vivre ce patrimoine si
précieux. Beaucoup réparent, remettent en route locomotives
ou cycles sur rails. Ce dernier engin a permis de développer de nos jours une activité touristique rapportant quelques subsides pour le fonctionnement de l’ensemble. Notre guide, seul salarié, n’a pas ménagé sa peine répondant à toutes sortes de questions : il aime cet échange qui lui permet de ne pas s’installer dans une routine de récit.
[Sivous voulez en savoir + 3].
ou cycles sur rails. Ce dernier engin a permis de développer de nos jours une activité touristique rapportant quelques subsides pour le fonctionnement de l’ensemble. Notre guide, seul salarié, n’a pas ménagé sa peine répondant à toutes sortes de questions : il aime cet échange qui lui permet de ne pas s’installer dans une routine de récit.
[Sivous voulez en savoir + 3].
Après
une attention soutenue à ces nourritures de l’esprit, nos estomacs criaient
famine… Caroline et sa famille qui tiennent un restaurant - « Le petit
d’Asie » - nous avaient concocté un menu fort apprécié de tous, abondant
et joliment présenté : le plaisir des yeux associé à celui des
papilles ! Puis un petit tour dans la boutique !
Allez-y,
envoyez vos amis, personne ne regrettera sa journée ! Pour peu que le
soleil soit un peu de la partie !
LA PAGODE
Le
soleil est encore très haut lorsque nous arrivons à l’entrée de la Pagode.
« PHAO TU » inscrit en haut du porche signifie « lieu d’où vient
la Lumière ».
Celui-ci franchi, c’est une multitude de statues, blanches ou dorées, représentant Bouddha qui ouvre le chemin.
Celui-ci franchi, c’est une multitude de statues, blanches ou dorées, représentant Bouddha qui ouvre le chemin.
Ainsi
que Caroline : fille d’un couple franco-vietnamien, celle-ci ne connaît
pas le pays de son parent asiatique. Elle fait ses études en France et transmet
du mieux possible sa connaissance des ancêtres. La famille vietnamienne voue un
véritable culte à la Famille et aux Anciens.
Le
parcours déambule entre les nombreuses représentations, pour certaines fort
impressionnantes par leur taille.
là son amour de la nature et des animaux avec un éléphant agenouillé à ses pieds. Et puis le grand Bouddha doré, enveloppé dans une cape, dorée elle aussi.
Elles figurent des
« paraboles », des attitudes ou comportements de Bouddha : ici,
la déesse de la miséricorde, un doigt plié rejoignant le pouce,
là son amour de la nature et des animaux avec un éléphant agenouillé à ses pieds. Et puis le grand Bouddha doré, enveloppé dans une cape, dorée elle aussi.
En
ce moment, c’est une période de fête que le mois de mai. Plusieurs statues sont
revêtues de cette cape légère.
Le
bouddhisme célèbre deux événements centraux : la naissance et la mort. La population peut
formuler des vœux, et dans le cas où ils se réalisent, c’est une manifestation
de gratitude que de revêtir les statues.
Enfin
un grand Bouddha allongé clôt le périple,
bientôt suivi d’un exposé plus spirituel. Alors entrons, calmement, dans LE lieu de recueillement…
bientôt suivi d’un exposé plus spirituel. Alors entrons, calmement, dans LE lieu de recueillement…
La
Pagode fut construite par les rapatriés vietnamiens (le rapatriement date de
1956), pour s’ouvrir au public en 1983.
[Sivous voulez en savoir + 4]. Les premières années, elle est accessible toute l’année, en permanence. Les femmes assurent une présence active : vente de petits articles et visites commentées pour se faire connaître autrement que sur un seul plan marchand. C’est toute ne conduite de vie guidée par la recherche de soi, sans dieu ni maître que nous fera découvrir la moniale.
[Sivous voulez en savoir + 4]. Les premières années, elle est accessible toute l’année, en permanence. Les femmes assurent une présence active : vente de petits articles et visites commentées pour se faire connaître autrement que sur un seul plan marchand. C’est toute ne conduite de vie guidée par la recherche de soi, sans dieu ni maître que nous fera découvrir la moniale.
Nous
rencontrons la Moniale – petite
femme fluette de… 83 ans ! – qui offre tout son art et son charisme pour
expliquer ce qu’est le bouddhisme – sans prosélytisme – surtout en évoquant
l’histoire de son fondateur : Bouddha. « Pas un dieu, non, un
prince ! ».
L’histoire
de Bouddha, son enfance que d’aucuns diront qu’elle fut « dorée »,
nous est contée avec ce qu’il faut de légèreté, de suspense, dès qu’une
orientation ou un choix déterminant doit s’opérer. L’attention soutenue de
l’auditoire ne trompe pas. La moniale « séduit » ; oh !
Comme elle n’aimerait pas ce mot…
Pour
l’écouter, elle nous avait invités à prendre un thé ou un peu d’eau fraîche
autour d’une longue table. Tandis que le récit avançait, les participants
placés aux extrémités se rapprochaient insensiblement vers elle. Les
sièges, bien rangés au début, se sont réunis comme une grappe autour de notre
conférencière.
C’est
une association qui gère cet ensemble, ses membres font vivre les lieux, chacun
avec ce qu’il est, avec ce qu’il a.
Aucune
subvention de l’Etat ni d’administration locale hormis la Mairie, qui, modestement
la soutient. Ce
sont les visiteurs, la vente des petits objets (figurines, chapeaux, cartes
postales… vendus à la boutique) qui apportent un peu plus d’aisance. Tout
l’entretien est assuré par la communauté.